Elle est étroite et très sinueuse par endroits avec les croisements difficiles.
Mais elle est peu fréquentée justement dans ces endroits les plus difficiles.
Surtout fréquentée dans le parcours Marrakech à Asni ,par les autocars ,les 4X4 et les fourgonnettes à touristes.
Cette route qui n'était qu'un sentier muletier dans les premières décades du 20° siècle à été ouverte de 1924 à 1932 ,par un ingénieur militaire Français, le général Daugan ,lors de la conquête du territoire.
C'est avec l'appui d'un service de travail obligatoire que les villageois mâles ,le long de son parcours étaient contraints et forcés de participer à sa construction ,aidés en cela par les militaires du génie.
Cette route fut d'ailleurs ouverte simultanément avec la route du Tizi n'tchika.
Toutefois ,il est recommandé de faire cette route en partant plutôt de Taroudant au sud en remontant vers Marrakeck au nord.
Vous serez ainsi adossés à la montagne lors des croisements difficiles et pas trop au bord de certains ravins vertigineux à d'autres moments.
Partant de Taroudant sur la nationale 10 et jusqu'à l'embranchement qui vous fera tourner à gauche ,pas de soucis ,la route est belle ,vous avez traversé Oulad Aaïssa et Oulad Berhil.
Puis un panneau vous annonce par la gauche la route du Tizi N'test et vous entrez dans cette belle aventure à condition bien sur de ne pas prendre le risque de faire cette route en plein hiver ou par temps trop dégradé ,n'oubliez pas que vous serez en montagne sous peu et que les évènements peuvent être brutaux en altitude.
Vous commencerez les premiers lacets un peu avant Tajgalt et vous vous demanderez ensuite ,quand cela s'arrête.

Après en avoir pris plein les yeux et virer plusieurs centaines de virages en épingle ,vous passez le col à 2092 mètres d'altitude ,puis cela descend puis remonte et ça tourne toujours et encore.
Après Mouldikht vous longerez l'oued N'fiss et découvrirez encore les splendeurs du paysage ,à croire que ces beautés se méritent.
Si vous n'avez pas pu ou voulu vous arrêter dans une place réservée à cet effet au bord de la route ,vous pouvez le faire dans ce premier village de Mouldikht.
Puis le petit village de Toug el Kheïr ,en laissant le Toubkal sur la droite vous arrivez à Asni aux pieds des montagnes ,partez en randonnée sur le plateau de Kik ,puis Moulay Brahim et Tahnaout.
A Ouirgane ,agréable village serti dans la verdure ou vous pourrez faire étape près du pont pour déjeuner au Sanglier qui fume ,excellente table tenue par un couple de compatriote.
La route continue de longer les eaux transparentes et rapides de l'oued Nfiss, tantôt en corniche, tantôt en longeant son cours.
Les villages s'accrochent à des pitons rocheux, se confondant avec la couleur rouge de la montagne.
Quelques belles kasbas à l'abandon mais qui ont encore des allures de forteresses imprenables : celle de Talaat n'Yakoub, élevée vers la fin du XIXe par un caïd ,puis celle d'Agadir n'Gouj, construite il y à un siècle. Sur la droite de la route séparée par l'oued Nfiss se dresse la mosquée fortifiée de Tin Mal.
Récemment restaurée, elle témoigne de l'architecture militaire almohade et mérite absolument d'être visitée. Pour accéder au site il faut traverser l'oued Nfiss par un gué. Le village du même nom se réduit à un modeste village de montagne. Pourtant,comme nous l'avons vus dans le post d'histoire sur la dynastie Almohade ,au début du XIIe siècle,Tin mal fut le foyer spirituel et le point de départ de la conquête almohade ,Ibn Toumert y installa son quartier général.
Tin Mal est une des rares mosquées du Maroc que les non musulmans peuvent visiter.
Un détour de la route découvre la kasba de Tagoundaft, sur un piton, à 1 600 m d'altitude.
Après Tanhaout ,la conduite se libère ,la tension retombe ,la route devient moins fatigante et la descente sur Marrakech se fait en roues libre.