Dans une région pauvre du Magreb ,il y a pas si longtemps un riche commerçant descendit de sa belle limousine.
Son chauffeur le précéda et lui ouvrit la porte.
L'homme ,sapé comme un prince ,aperçu un pauvre paysan perché sur son âne qui chemin faisant revenait de son champ.
Aussitôt le riche marchand ,pris l'homme par la manche et lui dit.
Combien vaut ton âne ,il est vieux il doit valoir au mieux 50 dirhams !
Je t'en offre 100 ,si tu le laisses maintenant.
je ferais emporter ton âne par mes gens.
Devant une telle aubaine ,l'homme saute de sa monture ,prends son billet de 100 MD et court au village colporter la nouvelle.
Un riche marchand a acheté mon vieux bourricot pour 100dirhams ,il doit être cousu d'or...
Ceci aurait pu être l'affaire de la semaine ,si le même marchand arrivant dans le village deux jours après ,toujours dans sa belle limousine ,conduite par son chauffeur et escorté de ses gens.
En deux temps et trois mouvements ,un attroupement réunissant femmes ,enfants ,vieillards et au loin arrivant en courant les autres paysans attirés par les youyous des femmes.
L'acheteur de bourricots prit la parole et fit une offre pour emmener tous les ânes du village à 150 dirhams la tête ,aussitôt ,telle une volée de moineaux ,tous allaient chercher les ânes disponibles du village ,les enclos ,les remises et les champs se vidèrent des pauvres bêtes vendues comme du bétail.
le riche commerçant devint alors légalement propriétaire d'une trentaine d'ânes que ses gens emmenèrent on ne sait ou...
Mais avant de quitter les lieux ,il dit aux villageois ,je reviendrais dans deux semaines et j'achèterais tous les ânes des alentours 200 Dirhams pièces.
Ces deux semaines furent donc propices aux villageois pour quérir aux alentours tous les ânes disponibles ,ils construisirent même un enclos de bois pour les maintenir enfermés ,dès fois que l'un d'entre eux s'échapperait.
Ils organisèrent même une surveillance de nuit ,dès fois que l'on viendrait leur
voler le fruit de leur commerce.
Il faut dire que cet argent vite gagner aiguisait les appétits...
Et comme promis deux semaines plus tard ,le négociant en quadrupèdes était au rendez vous ,flanqué de ses gens.
il acheta donc les 120 têtes de ce cheptel récemment réunis et régla comme
promis à 200 dirhams pièce au grand contentement de ces maquignons en herbe.
Pendant que les gens du riche commerçant réunissaient les bêtes ainsi achetées ,pour les transporter en convois ,celui ci dit aux villageois ,je reviendrais dans deux semaines et j'achèterai tous les ânes que vous trouverez pour 500 dirhams par tête ,puis il remonta dans sa belle limousine.
Le soir venu ,dans la grande tente du village ,tous étaient réunis pour débattre de cette nouvelle activité ,on ne parlai plus que de l'argent vite gagné et comment trouver d'autres ânes pour les revendre à 500 Dirhams...
Il faut dire ,que les villageois avaient ratissés large et regroupés tous les ânes à des lieux à la ronde ,il n'y en avait plus un seul dans toute la région.
Ils avaient beau réfléchir ,leur horizon s'assombrissait au fur et à mesure qu'avançaient les palabres...
Ils décidèrent de clore les débats et de réfléchir la nuit suivante en espérant
l'aide du créateur.
Et le lendemain ,dans la chaleur de l'après midi ,rompant la sieste ,une clameur
de plus en plus forte regroupa tout ce beau monde ,Allah leur était venu en aide et avait accédé aux multiples prières.
Figurez vous que chose qui n'arrive jamais dans ces campagnes, tout un troupeau d'ânes menés par des pauvres marchands ,passait dans le village.
La proposition d'achat de toutes ces bêtes fut faite à 300 dirhams ,mais les convoyeurs d'ongulés n'étaient pas d'accord avec ce prix.
Le marché fut conclus pour un prix de 400 dirhams par tête et l'achat cash des 151 pauvres bêtes qui n'y comprenaient plus rien..
Tous y trouvèrent leurs comptes ,surtout les villageois qui se faisaient une fête de revendre à 500 dirhams se qu'ils venaient d'acheter 400.
Mais voilà ,le riche marchand dans sa belle limousine accompagné de ses gens ne revint jamais dans ce village ,trop occupé à acheté un âne dans la région voisine...
Quant aux paysans qui s'aperçurent qu'ils avaient achetés leurs propres animaux à quatre fois leur valeur et comme dans la fable ,jurèrent mais un peu tard qu'on ne les y reprendrait plus...
