Un tunnel au Tichka?
Posté : 17 sept. 2012, 23:11
Bonsoir,
Voici un article ouvrant des perspectives interessantes:
Il compte relancer le tunnel de Tichka : La marche arrière de Rebbah Abdelaziz
by Michel Terrier
par Hassan Bentaleb - libe.ma
Abdelaziz Rebbah, ministre de l'Equipement et du Transport, fait marche arrière. Il vient de déclarer, dans une interview accordée à un magazine économique de la place, que son département est en train d'étudier la faisabilité du projet du tunnel de Tizi N'Tichka reliant Marrakech à Ouarzazate et qu'il est à la recherche de partenaires potentiels pour sa réalisation.
Selon lui, un appel à manifestation d'intérêt est déjà préparé et le futur tunnel devrait être payant et adossé à un projet de ville verte ou de ville touristique, dont les études devront déterminer le modèle.
Un revirement donc à 180 degrés qui contraste largement avec sa déclaration, il y a quelques jours devant le Parlement, indiquant que ce projet de tunnel n'est pas pour demain vu son coût élevé et sa rentabilité non garantie.
En effet, M. Rebbah a expliqué que les premières estimations de ce projet ont atteint les 10 milliards de DH pour un tronçon de 10 km. Ce qui représente le double du coût du projet d'autoroute El Jadida-Safi dont le montant total est estimé à 6 milliards de DH.
Il aura fallu donc attendre que le sang coule à flots pour que le ministre change d'avis. La chute spectaculaire d'un autocar à Tizi N'Tichka faisant 43 morts et 24 blessés a accéléré ce changement.
Pourtant, la population du Sud-Est, des vallées du Drâa, de Dadès, de Toudgha et du Ziz reste sceptique quant aux propos du ministre sur la possibilité de construire le tunnel de Tizi N' Tichka.
En effet, cette population a pris l'habitude de voir les études sur ce projet se succéder depuis les années 70. La première étude de faisabilité a été, en effet, réalisée en 1974 suivie par une autre, financière et géotechnique, initiée en 1996 par le département des Travaux publics. Cette dernière a démontré que la distance Marrakech-Ouarzazate pourrait être réduite de 45 km avec un gain de temps de 40 minutes pour les poids légers et une heure pour les poids lourds. Malheureusement, elle est restée lettre morte comme la précédente.
Il faut attendre 2006, pour que le conseil provincial d'Ouarzazate décide de relancer le projet du tunnel de Tichka. Un bureau d'étude a été mobilisé à cet effet. Le nouveau projet prévoyait la liaison par tunnel de la commune de Siti Fatma à El Haouz et le douar Essour dans la commune de Tidili, l'ensemble sur une longueur de 10 km et 300 m et une largeur de 9 m et 65 cm. Le coût de l'opération était estimé à 200 milliards de centimes. Et il faut dire que la mise en œuvre du projet ne posait aucun problème particulier. Sept ans après, rien ne semble être fait.
Pour certains observateurs, le projet de Rebbah risque lui aussi de ne pas quitter les tiroirs du ministère. D’après eux, le débat mené par le département de l'Equipement et du Transport sur ce projet sert plutôt à gagner du temps et calmer les esprits. «Les études sur la faisabilité du projet existent déjà, alors à quoi sert de parler des nouvelles études ?», s'est demandée notre source estimant que la tâche sera difficile pour le ministre puisque les attentes sont énormes.
« M. Rebbah est appelé à traiter près de 2.400 km de points noirs routiers et chaque jour, de nouvelles voix s'élèvent pour qu'il prenne en considération les doléances des populations, comme c’est le cas de celles de la route nationale 1 Casa-Agadir, jugée dangereuse. Cette dernière n'a connu aucun aménagement, ni réaménagement depuis plusieurs années alors qu’elle est exploitée par un grand nombre de véhicules (camions, autocars, semi-remorques et VL). Faut-il attendre que davantage de sang coule pour incriminer un ineffable facteur humain avant de se rappeler au bon souvenir de l’état de nos routes », nous a-t-il expliqué. Une réalité que confirment les dernières statistiques mises en ligne sur le site de ce département.
Elles attestent du très mauvais état de 16,4% des routes nationales, de 16,3% des routes régionales et de 26,4% des routes provinciales. C'est elles qui tuent le plus d'hommes, de femmes et d'enfants.
A suivre....
Voici un article ouvrant des perspectives interessantes:
Il compte relancer le tunnel de Tichka : La marche arrière de Rebbah Abdelaziz
by Michel Terrier
par Hassan Bentaleb - libe.ma
Abdelaziz Rebbah, ministre de l'Equipement et du Transport, fait marche arrière. Il vient de déclarer, dans une interview accordée à un magazine économique de la place, que son département est en train d'étudier la faisabilité du projet du tunnel de Tizi N'Tichka reliant Marrakech à Ouarzazate et qu'il est à la recherche de partenaires potentiels pour sa réalisation.
Selon lui, un appel à manifestation d'intérêt est déjà préparé et le futur tunnel devrait être payant et adossé à un projet de ville verte ou de ville touristique, dont les études devront déterminer le modèle.
Un revirement donc à 180 degrés qui contraste largement avec sa déclaration, il y a quelques jours devant le Parlement, indiquant que ce projet de tunnel n'est pas pour demain vu son coût élevé et sa rentabilité non garantie.
En effet, M. Rebbah a expliqué que les premières estimations de ce projet ont atteint les 10 milliards de DH pour un tronçon de 10 km. Ce qui représente le double du coût du projet d'autoroute El Jadida-Safi dont le montant total est estimé à 6 milliards de DH.
Il aura fallu donc attendre que le sang coule à flots pour que le ministre change d'avis. La chute spectaculaire d'un autocar à Tizi N'Tichka faisant 43 morts et 24 blessés a accéléré ce changement.
Pourtant, la population du Sud-Est, des vallées du Drâa, de Dadès, de Toudgha et du Ziz reste sceptique quant aux propos du ministre sur la possibilité de construire le tunnel de Tizi N' Tichka.
En effet, cette population a pris l'habitude de voir les études sur ce projet se succéder depuis les années 70. La première étude de faisabilité a été, en effet, réalisée en 1974 suivie par une autre, financière et géotechnique, initiée en 1996 par le département des Travaux publics. Cette dernière a démontré que la distance Marrakech-Ouarzazate pourrait être réduite de 45 km avec un gain de temps de 40 minutes pour les poids légers et une heure pour les poids lourds. Malheureusement, elle est restée lettre morte comme la précédente.
Il faut attendre 2006, pour que le conseil provincial d'Ouarzazate décide de relancer le projet du tunnel de Tichka. Un bureau d'étude a été mobilisé à cet effet. Le nouveau projet prévoyait la liaison par tunnel de la commune de Siti Fatma à El Haouz et le douar Essour dans la commune de Tidili, l'ensemble sur une longueur de 10 km et 300 m et une largeur de 9 m et 65 cm. Le coût de l'opération était estimé à 200 milliards de centimes. Et il faut dire que la mise en œuvre du projet ne posait aucun problème particulier. Sept ans après, rien ne semble être fait.
Pour certains observateurs, le projet de Rebbah risque lui aussi de ne pas quitter les tiroirs du ministère. D’après eux, le débat mené par le département de l'Equipement et du Transport sur ce projet sert plutôt à gagner du temps et calmer les esprits. «Les études sur la faisabilité du projet existent déjà, alors à quoi sert de parler des nouvelles études ?», s'est demandée notre source estimant que la tâche sera difficile pour le ministre puisque les attentes sont énormes.
« M. Rebbah est appelé à traiter près de 2.400 km de points noirs routiers et chaque jour, de nouvelles voix s'élèvent pour qu'il prenne en considération les doléances des populations, comme c’est le cas de celles de la route nationale 1 Casa-Agadir, jugée dangereuse. Cette dernière n'a connu aucun aménagement, ni réaménagement depuis plusieurs années alors qu’elle est exploitée par un grand nombre de véhicules (camions, autocars, semi-remorques et VL). Faut-il attendre que davantage de sang coule pour incriminer un ineffable facteur humain avant de se rappeler au bon souvenir de l’état de nos routes », nous a-t-il expliqué. Une réalité que confirment les dernières statistiques mises en ligne sur le site de ce département.
Elles attestent du très mauvais état de 16,4% des routes nationales, de 16,3% des routes régionales et de 26,4% des routes provinciales. C'est elles qui tuent le plus d'hommes, de femmes et d'enfants.
A suivre....